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·         LEÇON DE CONJUGAISON : LE SUBJONCTIF

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·               Monsieur reproduisit son effet quand il fallut maîtriser les subtilités du subjonctif présent, cher au distingué Léon Zitrone, l’érudit et éclectique présentateur télévisuel des mariages princiers (enterrant en couleur et par satellite les rois qu’il avait couronnés quarante ans plus tôt, en noir et blanc et en Eurovision).

·               Physiquement, Le Léon ne ressemblait à personne (sauf à Brejnev). Autoritaire. Sectaire. Sale caractère. Léon avait une très haute considération de sa personne. Il était certainement admirable mais pas très aimable. D’ailleurs, papa ne l’aimait pas beaucoup. Je comprends mieux aujourd’hui pourquoi : il n’aimait pas trop les grands qui occupaient tout l’écran. Trop omnipotent, trop omniprésent. Comme il n’existait qu’une seule chaîne, soit tu te payais la tête de Léon toute la soirée, soit tu allais te coucher. Moi j’allais me coucher.

·               Big Léon, visage de marbre et voix de bronze, digne, respectueux, déférent, courtois était vraiment intarissable sur les têtes couronnées qu’il vénérait avec une obséquiosité tellement naturelle qu’on lui pardonnait volontiers ses imparfaits du subjonctif pompeux avec ces assonances ridicules et ces accords un peu précieux.

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La bonne conjugaison de la phrase : « il aurait fallu que vous cognassiez fortement le cognassier pour que les coings chussent[1] ! » valut à Dudu une image avec un … coing.

·                                                                                                                                                                     Cucu failli en goûter un autre (de coin) pour avoir confondu :  « pûtes » et « pussiez » dans un second exercice (ne fanfaronnez pas, vous auriez peut-être commis la même erreur).

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·                                                                                                                                                                        En guise de conclusion, Monsieur nous gratifia de quelques bizarreries de la langue française, liées aux concordances des temps, qui nous amusèrent beaucoup à cause des équivoques qu’ils suscitèrent, notamment cet appel au docteur : « Mon enfant s’est enfoncé un clou dans le doigt, il faudrait que vous le vissiez » (du verbe voir) ou encore ce sage conseil à des enfants trop gourmands : «  A force de vous goinfrer de pâtisserie, je crains que vous en pâtissiez » (du verbe pâtir).

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[1] Attention, le verbe « choir » n’a pas de présent du subjonctif, il s’agit de l’imparfait du subjonctif mais vous vous en étiez douté(e).